Wallbound – Ruby Coene – Lost Island Press – sortie le 8/11/25 – Dystopie YA
Roman traduit du néerlandais vers l’anglais par Jen Minkman
Sin n’a globalement pas de chance dans la vie. A peine commence-t-on l’histoire qu’on l’enferme dans « le hangar ». Ou en tous cas, un des hangars prévus pour enfermer les jeunes gens (ici des jeunes filles) qui ne respectent pas la loi, de plus en plus répressive des Pays-Bas. On apprend très vite que la pauvreté et une politique familiale très rigide a poussé Sin à voler des médicaments pour son petit frère et que beaucoup des jeunes présents le sont souvent pour des raisons très discutables.
Si le roman se focalise beaucoup sur les jeunes protagonistes, il est entrecoupé de messages publiés par l’Etat sur les réseaux sociaux qui présentent assez bien l’évolution politique d’un pays sous la coupe d’un dictateur soutenu par une grande partie du peuple, ou par une armée de bots occupée à liker chaque post. On y voit non seulement la manipulation de la vérité mais aussi la façon dont l’oppression va grandissante.
Du point de vue français, l’angoisse se fait encore plus sentir à la mention de la Belgique, état frontalier. Car au final, non seulement les Pays-Bas ne sont pas loin, mais ce scénario n’est pas si fou.
Peut-être qu’on peut faire le reproche à Wallbound de démarrer dans une ambiance très sombre et de glisser doucement vers une fin peut-être un peu trop pleine d’espoir et marquée par une histoire d’amour un peu trop simple. Mais j’insiste sur « un peu », car les difficultés sont indéniablement au rendez-vous.
Un léger souci de rythme sur la fin avec une chronologie un peu étrange et une grosse accélération des événements. Toutefois, ça n’enlève pas au livre ses qualités : une approche assez brutale et réaliste d’une prison pour ados sans verser dans la violence gratuite et une plongée inquiétante dans une dystopie au cœur de l’Europe à l’heure des RS.
Personnellement, cela m’a donné envie de me pencher sur d’autres titres abordant ce thème, et si c’est votre cas aussi, je vous partage ma future liste de lecture afin de compléter votre voyage dans l’univers de la dystopie :
Meccania – Le super état (UK) 1918
Kallocaïne de Karin Boyle (suede) 1940
Les vingt journées de Turin (Italie) 1977
Le chant du prophète de Paul Lynch (Irlande) 2023
Wallbound de Ruby Coene est disponible sur le site de Lost Island Press.
A l’occasion d’Halloween, j’ai décidé de lire « Le vampire qui chante » de Jean Ray en live sur ma chaîne Youtube. Eeeeeeet… ça ne s’est pas du tout passé comme prévu.
Edition de 1966
Si Jean Ray a un indéniable talent pour l’humour sociétal et les personnages désagréables, il surfe sans honte sur le succès de son inspiration (Sherlock Holmes) sans jamais se donner la peine de construire un personnage qui mérite sa réputation.
Il ne fait quasiment rien à part boire des bières, courir derrière un assassin, lancer son stagiaire sur des quêtes annexes qui (accessoirement) le mettent en danger pour à chaque fin de chapitre balancer un « ha ! ha ! J’ai trop comprendu ! » et… fondu au noir.
Il finira tout de même par élaborer un plan qui ne sera qu’un demi-succès, totalement indifférent à l’empilement de cadavres qu’il provoque, à l’exception d’une fois où il se sentira enfin coupable d’avoir provoqué le suicide d’un personnage. Mais laissez-moi ajouter qu’il s’en remet très vite alors que dans la même soirée il a déjà assisté à un suicide par balle en direct live. Zéro trauma, un chouia de regrets, mais bon voilà on va pas y passer la nuit, on a une truite saumonée qui attend à l’Hostellerie de la Tour. Accessoirement, laissez-moi vous dire que Jean n’a sans doute jamais vu de truite saumonée de sa vie, car il décrit « la chair blanche du poisson » comme un enfant des villes convaincu que le poisson nage déjà pané. Et je pense que ce serait donner trop de crédit à Jean que de dire « ouiiiiiii, mais tu compreeeeends c’est pour montrer que c’est un américain, tu vois ? Il se moque là en fait ». Non. A aucun moment, Harry Dickson (détective héros de cette aventure) n’est moqué. Et encore moins parce qu’il est américain. Il est présenté comme ce détective classieux, infaillible et puissant, dont les relations haut placées peuvent briser des carrières. Et en dehors de l’épisode du truite-gate, son goût est sûr et raffiné. Pas parce qu’on nous le montre, hein, détendez-vous. Mais parce que tous les personnages nous le disent.
Ah. Oui. Les personnages. Ou plutôt les victimes, dans cette histoire… sont toutes poussées à accepter la mort pour des raisons parfaitement insuffisantes que l’on devine aisément avant la fin. Peut-être que c’est davantage le signe d’un lectorat rôdé, nourri aux épisodes de Scooby-Doo et Miss Marple, et que le lecteur des années 50/60 était plus naïf, mais quelque part j’en doute. D’abord parce qu’à ce stade tout le monde connaît Sherlock Holmes, Rouletabille, et le chevalier Dupin. Hitchcock, Ian Fleming, Agatha Christie et Patricia Highsmith sont déjà dans la place dans les années 50 et le public n’est pas non plus né d’hier (c’est ma meilleure blague, notez la).
Et donc quand Demètre Ioakimidis écrit en parlant du recueil qui contient le « Vampire qui chante » : « C’est pourquoi ces récits peuvent être appréciés à plusieurs niveaux, et selon plusieurs angles. Il y a leur allure épique, leur indéniable poésie, leur écho de l’inconnu, leur rythme aventureux chacun de ces éléments représente à lui seul une raison suffisante pour suivre les traces de Harry Dickson. » (Fiction 162), non seulement je suis perdue, mais je me sens flouée.
L’épique en est absent, la poésie encore plus (vous n’aurez pas besoin de plusieurs lectures pour trouver les mots/expressions préférées de Jean qui reviennent aussi souvent qu’une lune gibbeuse chez Lovecraft), l’écho de l’inconnu quant à lui n’est pas présent très longtemps et le rythme aventureux se limite à voir courir ou grimper le détective quand il ne se cache pas dans le noir.
Même si l’on considère que ce n’est pas Dickson qui doit véhiculer les émotions mais son élève, le pauvre Tom Wills, ce dernier ne réussit qu’à passer pour un abruti qui ferait mieux d’aller faire de la poterie que d’essayer de devenir détective… ce qui n’est pas pour redorer le blason de Dickson qui a l’air de bien mal choisir ses stagiaires.
Bref. Si la mécanique de la révélation finale fonctionne chez beaucoup (et notamment chez Holmes), c’est parce qu’en cours de route le lecteur est happé par moults détails qui nous donne l’impression d’être nous-mêmes les détectives, de tenter de décrypter les émotions et les actions des personnages, mais ici rien ne semble suffisamment développé pour qu’on puisse se raccrocher à quoi que ce soit, le peu qui nous est donné est ficelé avec des cordages de bâteau difficiles à manquer… « Eh vous avez vu la façon dont ce personnage parle de tel autre ? » Wink, wink.
Mais ce qui m’a le plus manqué dans ce texte, c’est le mystère, la dimension fantastique, les créatures démoniaques. Parce que naïvement j’avais en tête que Jean Ray était ce qu’en disait Wikipédia, à savoir : « connu en français pour s’être largement consacré à la littérature fantastique ». Et… rien. RIEN. Pas la queue d’une chauve-souris (oui, j’ai vérifié, elles ont bien une queue), pas l’ombre d’un pieu, pas un miroir sans reflet. La DECEPTION. Est-ce que c’est ma faute ? Peut-être. Car j’ai eu le tort d’attendre de Jean Ray qu’il mélange Maupassant et Edgar Poe et que c’était sans doute trop demandé, surtout pour la fan inconditionnelle de Sherlock Holmes que je suis. Et sans doute là que la bât blesse, j’en attendais trop.
Pourtant, ça n’enlève pas à son texte ses défauts. Et je regrette que Demètre Ioakimidis n’ait pas mis en avant dans sa critique la seule chose que je retiens de ce texte : l’humour. Parce que j’ai ri. Plusieurs fois, même. Il a de bonnes répliques et une façon bien cynique de montrer ses personnages secondaires. Certes, il balance du sexisme à tout va, mais les personnages masculins en prennent pour leur grade aussi. On sent quelque part que Jean Ray prend un malin plaisir à se moquer de la plupart des gens, et la curiosité me pousse à me demander si c’est récurrent dans ce recueil… Mais c’est une question pour un autre jour.
PS : Si vous souhaitez lire ce texte, notez le TW psychophobie et utilisation de la maladie mentale comme une raison suffisante de tuer des gens, parce que bon il est fou, voyez.
Oubliez le demi et oubliez Kim Basinger. Ici, il n’y a que moi et mon ordi. Bon éventuellement il y a les chats, mais ils ont prouvé qu’ils n’étaient d’aucun soutien dans cette épreuve. Et OUI. Je vous parle du défi Bradbury.
Il fallait bien que ça arrive. Au bout de 9 semaines, la fatigue et les aléas du quotidien gagnent. Parfois je me dis que c’est ptet vrai qu’être un homme qui ne fait ni le ménage, ni la cuisine, ni la vaisselle, ni l’éducation de ses gosses, ben ça aide. Et je me demande si Ray Bradbury ne faisait pas parti de ce groupe. Parce que si vous enlevez le boulot alimentaire et les corvées domestiques, ah ben oui… Alors là, on est d’accord que j’ai non seulement tout le temps nécessaire, mais aucun gaspillage d’énergie, et je peux facilement écrire une nouvelle par semaine.
Mais voilà : ce n’est pas le cas. J’ai un peu des trucs à faire, comme la plupart d’entre vous. Et arrive ce qui devait arriver, la 9e semaine est celle où je n’ai eu ni le temps ni l’énergie de me coller à l’écriture perso. Je ne crois pas que ce soit bien grave, et quelque part… je savais que ça finirait par arriver. La question était : quand ?
Twitch reprend du service pour 2025! Et on commence ce week-end avec Magali Lefebvre.
Nous allons discuter autour de l’écriture avec Magali Lefebvre à 15h sur Twitch avec une voix ASMR pour pas tousser ^^’ Comme d’habitude, nous allons nous demander s’il y a une méthode, en quoi elle consiste, comment sont gérées les difficultés et peut-être que ça vous donnera des idées !
2025 est arrivée et… je suis toujours la même personne, avec les mêmes idées débiles qu’en 2024. C’est d’ailleurs en 2024 que j’ai décidé que 2025 serait l’année du défi Bradbury.
Le défi Bradbury ?
Oui, oui, c’est très simple. Ray Bradbury, écrivain prolifique de SF, avait déclaré qu’écrire un livre était long et difficile et qu’être déçu de son travail après un an passé à trimer, c’était chaud. Bien sûr, il n’a pas employé ces mots-là, mais kif kif bourricot. Et donc, sans se démonter, il a enchainé avec un truc du genre : « écrivez des nouvelles, c’est plus facile (mouais) et écrivez-en 52, impossible qu’elles soient toutes mauvaise ». Bon, perso moi je dis : possible. Mais Ray, ça devait être un optimiste, un type qui voit le bon côté des gens, tout ça.
Bref.
J’ai donc décidé de le faire. Evidemment. Vous n’en attendiez pas moins. Et comme les 5 fans hardcore de Ravinger et Ward voulaient tellement une suite, et :
Me voilà donc en train de me dire : et si je préparai un peu mon coup… Je me suis donc fais des listes de titres, et j’en ai tiré un au sort et… ben j’ai fait la semaine 1 du défi Bradbury :
Voici quelques extraits de la nouvelle :
pourquoi ne pouvait-il jamais en profiter plus d’une journée ? Il était un blaireau si heureux hier midi. Oui, hier midi était un moment parfait. C’était sûrement dû au menu du restaurant.
— Ah. Vous êtes le… détective, n’est-ce pas ? demanda Diane en relevant le menton, campée dans l’encadrement de la porte de sa chambre. — C’est cela, répondit Ward en souriant. Je suis « le détective ». Et monsieur Ravinger, ici présent, est « le médiateur ». Ravinger fut pris de cours par cette introduction et salua la jeune dame sans rien dire. — C’est lui qui me coupera la parole quand il me trouvera insultant, expliqua le renard. — Ward ! s’exclama le blaireau. — Voilà.
Eeeeeet c’est reparti ! En fait en vrai, c’est reparti la semaine dernière avec le début de Psiboy… Mais ça y est, on est dedans et ça fait bien plaisir. Parce qu’on retrouve Jimmy et tout son gros n’importe quoi. Les aliens, son mépris pour les scientifiques, les scènes sans queue ni tête, les marques et son mépris pour la science de l’obstétrique.
Et nous n’avons même pas terminé le chapitre 1 ! J’ai hâte de voir ce que nous réserve la suite !
JIMMY GUIEU est l’auteur de plus de 160 livres : romans de science-fiction, mais aussi ouvrages documentaires concernant ses thèmes de prédilection : les OVNI et le Paranormal. L’essentiel de son oeuvre couronnée par de nombreux prix a été réédité aux éditions Vaugirard dans la collection qui lui est consacrée.
PSIBOY, c’est l’histoire de Jérémy, un enfant pas comme les autres qui, à l’aube de sa 10ème année, se découvre de fabuleux pouvoirs psychiques qu’il va employer spectaculairement à des fins positives et bénéfiques. Il est entouré d’une savoureuse galerie de personnages, dont le plus haut en couleur est sans conteste son grand-père, fermier et inventeur farfelu dont les créations — selon lui — rafleraient tous les prix au Concours Lépine.
Parallèlement, d’étranges phénomènes se déroulent dans la région où vit Jérémi : objets lumineux dans le ciel, traces d’atterrissage d’engins volants de nature inconnue… Y aurait-il un rapport entre ces manifestations et les fantastiques pouvoirs dont l’enfant est investi ?
Sans renoncer aux sujets qui ont fait son succès, Jimmy Guieu effectue ici un impressionnant changement de style. Avec tendresse et truculence, humour et efficacité, il met en scène des gens de tous les jours, qui se trouvent confrontés à l’Inexplicable. Livre attachant, destiné à tous les publics, PSIBOY — tout comme E.B.E., précédent best-seller de l’auteur — est aussi une dénonciation virulente du blanck-out qui recouvre les informations concernant les OVNI.
Aujourd’hui, pas peur. Parce que non seulement on va parler d’écriture, mais on va parler d’écriture de jeu de rôle. Je sais, c’est foufou. Mais c’est le chaotique en moi. Alors RDV sur Twitch à 15h, pour savoir comment fait Philémon Marguerite pour créer la magie !
Incroyable, non ? Avec Hypoflyse aux manettes de la couve, Ravinger et Ward vous présentent une intégrale de leurs aventures qui, je l’espère, saura plaire aux plus grands d’entre vous !
Plongez dans l’univers enchanteur et mystérieux de Londynia, où la magie et le danger se côtoient à chaque coin de rue. Suivez les aventures captivantes de Ian Ravinger, un blaireau pâtissologue vétéran de guerre, et de Digby Ward, un jeune renard détective excentrique, dans une série d’enquêtes fascinantes et périlleuses.
Soucieux de trouver la tranquillité après la Grande Guerre contre les Humains, Ian Ravinger s’installe à Londynia, espérant mener une vie paisible. Mais son destin bascule lorsqu’il rencontre Digby Ward, un détective au flair infaillible pour les mystères les plus insolites. Ensemble, ils plongent dans des enquêtes qui les mènent des bas-fonds de la ville aux couloirs de la royauté, en passant par des lieux empreints de magie et de mystère.
Le duo improbable se retrouve rapidement face à des crimes odieux et des phénomènes étranges : l’assassinat d’une licorne, des intrigues au palais royal, des événements inexplicables dans un musée, et bien plus encore. À chaque étape, ils affrontent des dangers croissants et des ennemis redoutables, dont le mystérieux Docteur Nyx, leur ennemi juré.
Entre rebondissements imprévisibles, références littéraires savoureuses et une pincée d’humour, les aventures de Ravinger et Ward sont un véritable enchantement pour les lecteurs de tous âges. Préparez-vous à être transportés dans un monde où l’imagination règne en maître et où chaque page recèle une nouvelle tasse de thé.
Contient :
Relié : 550 pages – Poids de l’article : 912 g – Dimensions : 15.24 x 3.99 x 22.86 cm
L’intégrale de Ravinger et Ward est sur les rails ! Fantabuleux, non ? Et c’est Hypoflyse qui a réalisé cette merveille !
Soucieux de trouver la tranquillité après la Grande Guerre contre les Humains, Ian Ravinger, pâtissologue vétéran, s’installe à Londynia, mais son destin bascule lorsqu’il rencontre Digby Ward, un jeune détective au flair infaillible.
Le duo improbable se retrouve rapidement face à des crimes odieux et des phénomènes étranges : l’assassinat d’une licorne, des intrigues au palais royal, des événements inexplicables dans un musée, et bien plus encore. À chaque étape, ils affrontent des dangers croissants et des ennemis redoutables, dont le mystérieux Docteur Nyx, leur ennemi juré.
Plongez dans l’univers enchanteur et mystérieux de Londynia, où la magie et le danger se côtoient à chaque coin de rue. Entre rebondissements imprévisibles, références littéraires savoureuses et pincées d’humour, les aventures de Ravinger et Ward sont un véritable enchantement pour les lecteurs et gourmands de tous âges.
Le mois d’octobre est là ! Avec son vent, sa pluie, ses couvertures et son chocolat chaud ! Alors on s’installe et on profite. Voilà le programme !
Sur la chaîne YOUTUBE, nous allons lire des nouvelles de dinosaures dans l’espace ! Et ce sera tous les mardis soirs à 22h15.
Quant à mon interview du mois, ce sera Olivier Gechter, nouvelliste, qui s’y colle ! Ce sera à son tour de nous parler de ses méthodes d’écriture, ses techniques, ses problèmes et ses solutions. Ne le ratez pas ! Ce sera sur Twitch, le 13 octobre à 15h. Et le replay sera disponible sur Youtube.
Pour les sessions d’écriture, retrouvez moi sur Twitch le dimanche matin à 10h !